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Pink Floyd - Animals
DSTOM / WYWH / ANIMALS forme une trilogie cohérente sur quatre années de travail intense. Animals est révélateur des dissentions latentes au sein du Floyd. Mal reçu à sa sortie Animals est un pavé dans la mare de la réputation d'un groupe dont "on" attendait une musique dédramatisée, plus aseptisée et spirituelle. au lieu de cela Floyd joue la provocation au risque de perdre son public.
Sur scène Animals sera interprété avec de gros moyens logistiques et effets de scène gigantesques (films projetés, effets pyrotechniques, miroirs). Mason utilise des micros spéciaux qui ne se déclenchent que lorsqu'il tape un tom ou une cymbale. Waters s'enferme dans sa bulle en s'affublant d'un casque afin de contrôler parfaitement le son.
Floyd est distant sur scène et évite tout contact avec le public ce que la presse "bien pensante" ne lui pardonnera pas. Et c'est une erreur car en vérité le Floyd n'est pas sur scène pour lui même mais bien pour la musique et les CLIMATS. Heureusement le public ne se trompe pas et n'a pas besoin d'aduler le groupe pour venir l'écouter et voyager dans le labyrinthe subtil d'une musique profonde et attachante. Le désir des années soixante de "voyager" dans l'espace sonore est toujours présent mais peut être un peu plus mécanisé. Il n'en reste pas moins que le Floyd a encore des choses à dire et nous assène une douche froide au goût amère.
Animals est un album à thème comme l'aime le Floyd et son public. Le concept développé concerne les trois stades que peut connaître l'humanité et bien entendu chaque individu symbolisé par des animaux familiers. Le chien qui recherchent le confort et la sécurité à n'importe quel prix, les moutons qui sont trompés, abusés et résignés et enfin les cochons dangereux, calculateurs et négatifs.
Animals sort en pleine explosion du mouvement Punk dont l'influence se fait sentir. Finie l'époque du "Flower", la lucidité amère sur un monde technocratique est de mise et la société Anglaise en prend plein son grade. Waters ne démordra plus des ses visions aigres jusqu'à aujourd'hui et crache son venin avec beaucoup d'agressivité qui mènera directement à "The Wall" suite à l'incident du concert de Vancouvert de la tournée "In the Flesh" en 77 (Waters cracha de dépit sur un fan trop... envahissant...)
Animals reste attachant car plus simple et plus rock que les deux précédents albums. Comme WYWH il prendra toute sa mesure en "live" car joué très rock (grâce en partie à Snowy White) offrant des merveilles à un public médusé par la violence des interprétations. Un régal pour les pirates.
Sur scène Floyd est à 100 lieues des productions de studio et les véritables amateurs préférerons les "roios" aux versions officielles (surtout Pigs sur Play the Animals véritable bijou). La tournée de Animals reste d'ailleurs aujourd'hui la cible privilégiée des collectionneurs.
[Mason] : "Il est vrai que DSOTM et WYWH et Animals forment un corps cohérent, une trilogie. Il semble qu'avec DSOTM nous ayons eu en quelque sorte de la chance; depuis, tout a commencé à se mettre en place de façon satisfaisante; bien sûr nous n'avions rien planifié. Animals est vraiment mon album favori; j'étais incapable d'écouter nos disques précédents, une fois que nous les avions terminés, parce que nous passons tellement de temps dessus que tout plaisir s'évanouit. Animals avec peut-être ASOS est le seul que j'aime me passer." [Mason à Karl Dallas du Melody Maker]
Wright est très en retrait même si son style inimitable marque encore fortement les morceaux avec notamment la superbe intro de Sheep. Waters a la tête qui commence à enfler et devient visiblement paranoïaque et sa participation vaut surtout par de magnifiques textes inspirés du livre de Georges Orwell "Animal Farm". Gilmour devient plus distant, plus froid mais survole l'album avec une guitare précise, violente et très pur. Quand a Masson il reste fidèle au poste toujours au service de l'ambiance sonore. La main mise de Waters sur le Floyd est flagrante et l'ensemble se trouve déséquilibré. Son écriture s'affirme de plus en plus acide et virulente. Tout cela est très ambiguë vis à vis du public. Il signe tous les titres sauf Dogs cosigné avec Gilmour.
L'album s'ouvre et se ferme par une pièce de guitare acoustique empreinte de compassion et de désillusion où Waters semble régler ses comptes... Il est suivit par une longue pièce sur les Chiens (Dogs) où le groupe ne décolle pas vraiment et semble chercher son inspiration malgré les efforts évidents de Gilmour. Il semble évident à l'écoute de Dogs que si Gilmour est un musicien hors pair, il lui manque le petit "plus" qui donne accès à une composition inspirée qui place l'auditeur au delà du talent musical. On a souvent reproché à Waters d'être un musicien moyen en l'opposant à gilmour et Wright mais Waters est avant tout un song-writer qui donne priorité aux concepts manipulés et à l'architecture d'un morceau. Cette approche fera cruellement défaut au Floyd lorsque Waters quittera le groupe. Il en résultera une musique insipide -digne d'un JM Jarre- et sans âme.
La seconde face débute avec Pigs (flics en anglais) et là le groupe décolle enfin sur le dernier mouvement avec un son soudé où l'urgence se fait sentir. Gilmour a le secret jamais inégalé de conclure un morceau par un solo grandiose, envolé et planant. Sheep (moutons) est la pièce maîtresse de l'album avec une superbe intro au piano de Wright et une entrée en matière mémorable de la batterie de Masson. Waters chante superbement et la guitare de Gilmour assène des riffs cinglants très rock.
La prise de son est plutôt moyenne et les voix sont un peu "mat".
Animals -
Pigs On The Wing - Part 1
Durée : 1:25
If you didn’t care what happened to me,
And I didn’t care for you
We would zig zag our way through the boredom and pain
Occasionally glancing up through the rain
Wondering which of the buggers to blame
And watching for pigs on the wing.
Roger Waters © 1977 Pink Floyd Music Publishers / Roger Waters
Animals -
Dogs
Durée : 17:04
You gotta be crazy, you gotta have a real need.
You gotta sleep on your toes, and when you're on the street.
You gotta be able to pick out the easy meat with your eyes closed.
And then moving in silently, down wind and out of sight.
You gotta strike when the moment is right, without thinking.
And after a while, you can work on points for style.
Like the club tie, and the firm handshake.
A certain look in the eye, and an easy smile.
You have to be trusted by the people that you lie to.
So that when they turn their backs on you,
You'll get the chance to put the knife in.
You gotta keep one eye looking over your shoulder.
You know it's going to get harder, and harder, and harder as you get older.
And in the end you'll pack up and fly down south.
Hide your head in the sand,
Just another sad old man,
All alone, dying of cancer.
And when you lose control you'll reap the harvest you have sown.
And as the fear grows,the bad blood slows and turns to stone.
And it's too late to lose the weight you used to need to throw around.
So have a good drown as you go down, all alone,
Dragged down by the stone.
I gotta admit that I'm a little bit confused
Sometimes it seems to me as if I'm just being used.
Gotta stay awake, gotta try and shake off this creeping malaise
If I don't stand my own ground, how can I find my way out of this maze?
Deaf, dumb, and blind, you just keep on pretending
That everyone's expendable and no one has a real friend.
It seems to you the thing to do would be to isolate the winner.
And everything's done under the sun.
And you believe at heart, everyone's a killer.
Who was born in a house full of pain
Who was trained not to spit in the fan
Who was told what to do by the man
Who was broken by trained personnel
Who was fitted with collar and chain
Who was given a pat on the back
Who was breaking away from the pack
Who was only a stranger at home
Who was ground down in the end
Who was found dead on the phone
Who was dragged down by the stone.
Roger Waters - David Gilmour © 1977 Pink Floyd Music Publishers / Roger Waters
Animals -
Pigs (Three Different Ones)
Durée : 11:22
Big man, pig man, ha ha, charade you are
You well heeled big wheel, ha ha, charade you are
And when your hand is on your heart
You're nearly a good laugh
Almost a joker
With your head down in the pig bin
Saying "keep on digging"
Pig stain on your fat chin
What do you hope to find?
When you're down in the pig mine
You're nearly a laugh
You're nearly a laugh
But you're really a cry.
Bus stop rat bag, ha ha, charade you are
You fucked up old hag, ha ha, charade you are
You radiate cold shafts of broken glass
You're nearly a good laugh
Almost worth a quick grin
You like the feel of steel
You're hot stuff with a hat pin
And good fun with a hand gun
You're nearly a laugh
You're nearly a laugh
But you're really a cry.
Hey you Whitehouse, ha ha, charade you are
You house proud town mouse, ha ha, charade you are
You're trying to keep your feelings off the street
You're nearly a real treat
All tight lips and cold feet
And do you feel abused?
...!...!...!
YOU gotta stem the evil tide
And keep it all on the inside
Mary you're nearly a treat
Mary you're nearly a treat
But you're really a cry.
Roger Waters © 1977 Pink Floyd Music Publishers / Roger Waters
Animals -
Sheep
Durée : 10:24
Harmlessly passing your time in the grassland away
Only dimly aware of a certain unease in the air
You better watch out
There may be dogs about
I've looked over Jordan and I have seen
Things are not what they seem.
What do you get for pretending the danger's not real
Meek and obedient you follow the leader
Down well trodden corridors into the valley of steel
What a surprise!
A look of terminal shock in your eyes
Now things are really what they seem
No, this is no bad dream.
The Lord is my shepherd, I shall not want
He makes me down to lie
Through pastures green he leadeth me the silent waters by
With bright knives he releaseth my soul
He maketh me to hang on hooks in high places
He converteth me to lamb cutlets
For lo,m he hath great power and great hunger
When cometh the day we lowly ones
Through quiet reflection and great dedication
Master the art of karate
Lo, we shall rise up
And then we'll make the bugger's eyes water.
Bleating and babbling we fell on his neck with a scream
Wave upon wave of demented avengers
March cheerfully out of obscurity into the dream.
Have you heard the news?
The dogs are dead!
You better stay home
And do as you're told
Get out of the road if you want to grow old.
Roger Waters © 1977 Pink Floyd Music Publishers / Roger Waters
Animals -
Pigs On The Wing - Part 2
Durée : 1:25
You know that I care what happens to you
And I know that you care for me
So I don't feel alone
Of the weight of the stone
Now that I've found somewhere safe
To bury my bone
And any fool knows a dog needs a home
A shelter from pigs on the wing.
Roger Waters © 1977 Pink Floyd Music Publishers / Roger Waters
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