George Roger Waters est né le 9 septembre 1943 à Cambridge. Comme beaucoup d'enfants à cette époque, il perdit son père lors de la 2ème guerre mondiale. Cela se révéla une expérience pénible qui le troublerait pour longtemps, comme on peut le voir dans The wall, même si son père mourut quand Roger était encore bébé.
Après le collège, Waters étudia l'architecture à l'école Polytechnic Scool de Regent Street (Londres). Il y rencontra Nick Mason et Rick Wright, qui étudiaient dans la même section. Ils commencèrent à jouer ensemble pour le plaisir, et la musique prit de plus en plus d'importance à mesure que la perspective de devenir architectes se faisait moins tentante. Le groupe, dans lequel la basse était jouée par Clive Metcalf, et où chantait Juliette Gale (future femme de Wright) et Keith Noble, se sépara à l'automne 1965, après avoir obtenu leur première critique, pour se reformer autour de Waters, Wright et Mason. Bob Close et Syd Barrett, un ami d'enfance de Waters à Cambridge, se joignirent à eux.
Barrett devint le leader, mais lorsqu'il quitta le groupe en 1968, Waters assuma plus ou moins la direction du groupe. Cette influence sur la carrière du Pink Floyd devint de plus en plus grande, jusqu'à Dark side of the moon, pour lequel il écrivit toutes les paroles. Depuis, le rôle de Waters était clairement celui d'un leader: tous les albums jusqu'à The final cut avaient des textes écrits par lui, ainsi que la majorité de la musique. Après The wall, son emprise sur le groupe conduisit au départ de Rick Wright. L'album suivant du Floyd, The final cut, était entièrement écrit par Waters, qui pensait alors être devenu Pink Floyd. Lorsqu'il annonça officiellement qu'il quittait le groupe, il pensait qu'il disparaîtrait, étant devenu une entité "créativement épuisée". Ce n'était pas le cas, et Waters perdit son combat contre David Gilmour et Nick Mason pour l'utilisation du nom "Pink Floyd". Ce qui ne rendrait pas sa carrière solo plus facile... Car Roger Waters en lui-même était inconnu du grand public, et malgré le fait qu'il écrivit d'excellents albums, aussi bien musicalement qu'au point de vue des textes, il n'atteint pas le même succès que le reste du groupe (qui avait gagné le droit d'utiliser le nom "Pink Floyd"). Ce qu'il serait advenu si Waters avait "gagné la guerre" est un mystère... Waters a enregistré 6 albums sans le Floyd : Music from the body, The pros and cons of hitch-hiking, When the wind blows, Radio KAOS, The wall live in Berlin et Amused to death. Ses albums sont souvent complexes, avec des paroles pleines de sens (pas vraiment "Ars gratia artis") et des structures sophistiquées. Ils demandent tous une écoute prolongée pour être appréciés à leur juste valeur (Music from the body), co-écrit avec Ron Geesin, un amateur de free jazz et de musique contemporaine, doit pourtant être reconnu comme "très bizarre" et "pas vraiment valable". En fait, les albums de Waters ressemblent beaucoup à leur créateur : pas facile à comprendre du premier coup, mais avec une personnalité riche en dessous.